- Miki ? Ça va ? Lance Shizune en se levant.
Miki nous regarde hébété.
- Il s'est passé quelque chose ?...
Miki force visiblement sur son œil droit, essayant de l'ouvrir vainement.
- Miki... N'essaye pas. Dis-je un peu sèchement.
- Quoi ?
- Ton... œil, n'essaye pas de l'ouvrir.
- Pourquoi ?
Je prends une grande inspiration, c'est le genre de choses qu'il faut dire avec tact, beaucoup de tact, je devrais peut-être lui faire croire que c'est temporaire et lui dire la vérité plus tard ? Oui, ce serait mieux, ce serait mieux pour tout le monde.
- Tu... Tu as perdu ton œil dans un accident de voiture...
Idiot !
Miki lance un petit rire.
- Arrête de raconter des bêtises. Dit-elle sur un ton enjoué. Ça correspond plus à Shizune !
- Regarde autour de toi. Termine Shizune.
Miki observe la chambre d'un œil furtif, de plus en plus vite, elle panique, sa respiration s'accentue, elle serre ses draps de plus en plus fort dans ses mains et finit par nous regarder.
- C'est... c'est un cauchemar hein... Je, je suis en train de rêver ? Oui, je rêve, ça ne peut pas être vrai.
- Quelle est la dernière chose que tu ai vue ? Ou même entendu ?
- … Un klaxonne... une voiture, un bruit sourd... plus rien...
Elle va craquer, son visage se décompose petit à petit, je ne veux pas qu'elle pleure. Je sais à quel point elle est fragile, c'est le genre de fille qu'il faut toujours protéger, la garder auprès de soi. Je culpabilise vraiment pour tout ça, j'aurais pu sécher les cours, ou même lui téléphoner, mais non... Tous les éléments se sont réuni pour que sa ce produise.
Je ne compte pas la laisser comme ça, je m'approche d'elle et lui prend la main.
- Ça ira, commençai-je, tu es encore en vie et c'est l'essentiel, tu ne crois pas ?
Miki éclate en sanglots. Je l'enlace, son corps soubresaute et ces larmes coules sur ces joues. Je renforce mon étreinte.
- Miki arrête, je vais pleurer aussi si tu continues, déclara Shizune.
Je ne l'avais jamais vu comme ça, la tête baissée, les mains sur les genoux, il tremblait de toute son âme... Et finit par se mettre à sangloter lui aussi.
- Miki. Bégayai-je.
Je la sers de plus en plus fort, je sens son cœur battre, son odeur, la peau de son cou, elle est encore là, si je ressens tout ça, c'est qu'elle est encore là !
Je me réveille, allongé à côté de Miki qui respire calmement. J'ai... dormi avec elle ? Je finis par me retourner, Shizune est parti, il y'a un petit papier à ça place sur la chaise, je ne peux pas le lire.
Étrangement, je me sens bien, les bras de Miki autour de ma taille sont rassurants.
Je finis par réaliser la situation : Moi, avec une fille, dans un lit, juste à deux !
Mais à quoi je pense moi ?! Je suis là pour rassurer Miki, pour lui rendre le sourire !
Malgré cette pensée, je ne peux m’empêcher de jeter un coup d’œil à son visage endormi. Elle est si paisible, je pose mon front contre le sien, il est agréablement chaud.
Puis Miki remue dans les draps et ouvre son œil.
- Bien dormi Princesse ?
- Kanda ? Qu'est-ce que tu fais là ?
Miki se met visiblement à réfléchir, puis inspire comme si tout lui revenait d'un coup.
Je passe ma main dans ces cheveux.
- Tout va bien, je suis là.
Bien que visiblement apeuré par la situation, elle semble un peu rassurée par mes paroles.
Miki pose sa tête contre ma poitrine.
- Je ne suis plus pareil, hein ? Je ne suis plus moi, il manque quelque chose ! Enchaîne-t-elle à une vitesse effrénée.
Je lui prends les épaules et plonge mon regard dans le sien.
- Miki, qu'est-ce que a changé ? Rétorquai-je en souriant.
- Je ne suis plus mignonne maintenant.
- Mignonne ?
- Tu te souviens ? La première fois que nous somme allés faire une sortie ensemble, tu avais dit que j'étais mignonne.
Miki, si tu pouvais savoir à quel point tu es incroyable... ça fait deux ans qu'on se connaît et je suis sûr que tu pourrais réciter par cœur la date de chacune de nos sorties.
- Qu'est-ce qui n'est plus mignon ? Tu crois que ton œil droit était la seul chose mignonne chez toi ? Tu crois que tout était dedans, Miki, quand je t'ai dit que tu étais mignonne, je pensais à tes yeux, oui, mais aussi à tes cheveux, à ta bouche, à ton nez, à tes joues, à tes oreilles, à ton cou, mais plus important que ça, à toi, si je te dis tu es mignonne, je parle de toi en entier. Tu as perdu ton œil, oui, mais tu restes la Miki qui sait me faire apprécier chaque jour que j'ai passé avec elle !
- Kanda...
Les larmes nous montes aux yeux.
- Miki, commençai-je.
J'approchai mon visage du sien pendant qu'elle sanglotait.
- Je t'aime.
Et nos lèvres finirent par se toucher.
Comments (0)
See all