Il avança encore un peu et se cogna la tête, ce qui fut au moins aussi effrayant que douloureux.
- For fuck’s sake ! s’écria-t-il, et il lâcha encore une bonne douzaine de jurons histoire de se calmer les nefs.
Il s’était cogné contre le chambranle d’une porte basse. Il se baissa, passa avec précautions et suivit le mur en le frôlant du bout des doigts.
Le couloir formait un coude, et quand il passa le tournant, il découvrit une étagère légèrement brillante, comme illuminée de l’intérieur, et couverte d’objets plus étranges les uns que les autres.
Restait à savoir lequel il était censé récupérer. Plus vite il quitterait cet endroit, mieux ça vaudrait.
A chaque pas qu’il faisait, il sentait une terreur plus grande s’emparer de lui, et quand il arriva devant l’étagère, il se sentait complètement terrorisé, sans raison apparente.
- Je suis Mr. October, murmura-t-il en espérant que cela fonctionne à nouveau – mais cela ne fonctionna pas.
« Je suis Halloween », pensa-t-il, mais cela ne lui apporta qu’un maigre réconfort.
N’y tenant plus, il s’enfuit en courant, et ne parvint à s’arrêter et à respirer qu’après avoir repassé la porte basse.
Et bien, il avait donné raison aux voix. Il s’était enfui comme un lâche, et était parfaitement incapable d’y retourner, comme un lâche encore. Il n’avait plus qu’à remonter et annoncer son échec à Miss Ives et aux autres, il serait méprisé avec raison par toutes ces créatures qui l’avaient fasciné et fait se sentir chez lui, et les portes du demi-monde lui seraient fermées à tout jamais.
Il se complut à se lamenter sur son sort pendant plusieurs minutes, puis il entendit :
- Alors, you moron, tu y retournes ou tu as besoin d’un coup de pied au cul pour te donner de l’élan ?
C’était la voix de Jane, qu’il entendait aussi clairement que si elle était dans la pièce. Et qu’est-ce qui était le plus effrayant, une étagère qui brille dans le noir ou une Jane en colère ? Il se prit à sourire et fit demi-tour.
La terreur l’assaillit à nouveau, mais cette fois, il était préparé. Il continua à avancer et s’arrêta devant l’étagère.
Les objets étaient vraiment étranges et hétéroclites. Il vit ce qui ressemblait à une baguette magique, une boussole, un crâne, une bougie, quelques bijoux, des flacons remplis de liquides bizarres, des cailloux, un peigne…
Instinctivement, il ferma les yeux, toujours en essayant de lutter contre l’effroi qui ne cessait de le saisir. Il passa le doigt le long des étagères, délicatement.
Au bout de quelques minutes, il sentit subitement une odeur douce et rassurante. Il ralentit, et l’odeur s’estompa. Il réitéra l’expérience, même doigt, même étagère, et sentit à nouveau la même odeur au même endroit. Il s’arrêta, tendit la main et prit l’objet.
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